Les développements d’un mois révolu de guerre ont sensiblement modifié la trajectoire et le champ des possibles de « l’opération militaire spéciale » [sic] de la Russie en Ukraine. L’Ukraine ne s’est pas effondrée. Kiev, Kharkiv ou Marioupol ne sont pas tombées en quelques jours, et l’armée russe progresse sans aucun doute plus lentement que certains à Moscou, dont probablement le président Poutine lui-même, ne l’avaient escompté. Dans ce « blitzkrieg » devenu guerre d’attrition et d’embuscades, la Russie est certes en position haute dans le rapport de force et de puissance de feu, mais à n’en point douter, les coûts matériels, humains, économiques et politiques de ses « succès » en demi-teinte sont beaucoup plus importants qu’initialement calculés par le Kremlin.
À ce moment charnière du conflit, alors que les forces russes annoncent réajuster leurs objectifs en Ukraine, cette étude propose de tenter quelques hypothèses de scénarios d’évolution possible travaillées autour de trois problématiques essentielles : la question de l’escalade/désescalade et le temps de la guerre, l’enjeu territorial et la question de l’intégrité de l’Ukraine et le nœud « rapport de force militaire/négociations diplomatiques », interrogeant ainsi la perspective d’une éventuelle voie de sortie négociée des hostilités. Si la permanence du brouillard de la guerre et l’évolution rapide de la situation du conflit imposent la plus extrême prudence, l’importance des enjeux exige également de se pencher sur les perspectives qui se dessinent.
Lignes de recherche : Europe ; Eurasie
Source photo: Ministry of Defense of Ukraine on Flickr
Focus Paper 43
« Cinquante nuances d’Ukraine 2022 »
Perspectives
après plus d’un mois de guerre