Si la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine comporte une très forte dimension numérique, celle-ci ne semble pas jouer un rôle décisif dans les opérations. Elle constitue pourtant un nouveau cas d’école dont l’UE et l’OTAN doivent tenir compte. Jamais auparavant l’arme cyber n’avait été utilisée de manière constante et sophistiquée dans des combats de haute intensité. S’il est évidemment impossible de tirer des conclusions définitives sur le rôle joué par les cyberopérations dans la guerre russo-ukrainienne, quelques réflexions peuvent déjà être formulées. Tout d’abord, la défense des systèmes d’information et de communication est essentielle pour contrer les offensives cyber. Ensuite, les acteurs non étatiques (ou semi-étatiques) – tels que les GAFAM et autres géants de la technologie, mais également les groupes hacktivistes – sont appelés à jouer un rôle de plus en plus important dans les conflits, renforçant ainsi leur position dominante dans le paysage cyber de la guerre. Enfin, les « ingérences dans l’espace de l’information » se matérialisent désormais par la reconfiguration, en temps réel, des réseaux numériques situés sur les territoires conquis.
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