Pierre angulaire de l’équilibre des forces stratégiques entre les États-Unis et la Russie, le traité New START organise la réduction négociée des arsenaux des deux principales puissances nucléaires. Structuré autour de mesures limitant le déploiement de têtes et de vecteurs selon des catégories strictement définies, le traité New START présente surtout le mérite de prévoir des procédures de notifications d’exercices stratégiques, ainsi qu’un système d’inspections mutuelles. Signé en 2010, le traité New START avait été confronté à diverses difficultés lors des négociations. Par la suite, en 2020, au plus fort de la pandémie de Covid-19, les inspections avaient connu un arrêt et tout laissait à penser que les pourparlers pour sa prolongation au-delà de la date d’expiration du 5 février 2021 n’aboutiraient pas. En effet, plusieurs options étaient alors évoquées comme l’inclusion d’armes stratégiques conventionnelles et nouvelles ou encore l’élargissement du traité à des pays tiers. Toutefois, compte tenu du contexte géopolitique, tant les États-Unis que la Russie se sont résignés à plus de pragmatisme et, le 3 février 2021, ont limité le renouvellement du traité à une simple prolongation de cinq ans, assortie de nouveaux plafonds. La dégradation du climat politique entre Washington et Moscou au lendemain de l’invasion russe de l’Ukraine scellera pourtant le sort de New START. Lors de son allocution sur l’état de la nation, prononcée le 21 février dernier devant l’Assemblée fédérale, le président russe Vladimir Poutine annonce être obligé de suspendre la participation de la Russie au traité New START qui lie le pays aux États-Unis. Ce sont les facteurs qui ont conduit à cette décision et les conséquences possibles de cette suspension qui sont au cœur de la présente analyse.
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